L’extension de la planification stratégique à l’ensemble des domaines d’intervention de la politique agricole commune (PAC) pourrait améliorer les impacts de cette politique publique controversée. La science, en particulier l’économie agricole, peut jouer un rôle dans l’amélioration de la qualité de la planification et de la mise en œuvre d’une PAC réformée. La préparation des plans stratégiques (PS) des États membres est plutôt formaliste, tandis que les plans ne sont pas conçus de manière très rigoureuse. Une faiblesse majeure est liée aux caractéristiques politico-économiques de la PAC et réside dans la sélection et la définition des mesures d’intervention: celles qui sont financièrement solides mais mal ciblées ont tendance à être déterminées à l’avance, ce qui empêche de se concentrer davantage sur les résultats et la qualité de la planification. La logique d’intervention fonctionne comme une boîte noire car les liens entre les priorités pour les politiques et les interventions sont simplement implicites, sans liens qui soient clairs et fondés sur des preuves. Par conséquent, les décideurs européens devraient réexaminer le concept de plans stratégiques pour la PAC et améliorer un système de soutien et de renforcement des capacités pour les concepteurs de ces plans en particulier. Une plus grande implication de la recherche universitaire et des méthodes et outils scientifiques dans la préparation, le suivi et l’évaluation des plans pourrait améliorer considérablement la qualité de la planification. Cela nécessiterait un investissement accru dans la recherche et le dialogue entre les représentants du milieu universitaire, du gouvernement et du secteur non gouvernemental.
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